A propos de l'auteur
Biographie
Médecin spécialiste de l’autisme, je me tiens à la croisée de deux chemins : celui du savoir clinique, et celui de l’expérience intime.
J’ai complété ma formation médicale par un Diplôme Inter-Universitaire sur l’autisme, pour comprendre les bases scientifiques, les approches thérapeutiques, les enjeux de société.
Mais bien avant mes études, bien avant mon diplôme, j’avais déjà commencé à apprendre l’autisme – dans ma maison, dans mes liens, dans mes silences.
L’autisme fait partie de mon entourage proche. Il m’accompagne depuis l’enfance.
Cette proximité m’a façonné bien plus profondément que n’importe quel manuel. Elle m’a appris à observer autrement, à écouter différemment, à penser sans étiquettes.
C’est cette double légitimité, humaine et médicale, qui a nourri l’écriture de Silence autour du cri.
Je défends une vision :
que l’enfant autiste ne doit pas être placé dans une relation hiérarchique, face à un éducateur, un soignant, ou une norme.
Il a besoin, dès les premiers signes, d’un entourage proche qui imite, qui propose, qui entre en lien – par des gestes, des rythmes, des regards.
Je crois profondément à la force de l’imitation naturelle, dans la famille, entre enfants, entre frères, sœurs, proches…
Une imitation réciproque, souple, spontanée. Pas une méthode imposée.
Et je défends une approche :
l’accompagnement au minimum en binôme,
où une personne autiste et une personne non autiste cheminent ensemble.
Non pas pour corriger, mais pour se comprendre mutuellement.
C’est à cette égalité-là que je crois.
Une égalité qui ouvre la voie à un autre vivre-ensemble.
Pourquoi j’ai écrit ce livre
J’ai longtemps hésité à écrire.
Pas parce que je doutais de ce que je voyais, mais parce que je savais que mes mots ne feraient pas l’unanimité, y compris chez certains confrères.
Je ne voulais pas heurter, ni diviser. Je ne cherchais pas à imposer une vision, encore moins à m’opposer.
Mais à force de silence, quelque chose en moi s’est mis à peser.
J’ai vu trop d’incompréhensions. Trop de malentendus. Trop de douleurs invisibles vécues dans l’ombre, faute d’écoute.
Et j’ai compris que l’appel à l’éveil était plus fort que la peur du désaccord.
Ce livre n’est pas un manifeste. C’est un pas vers l’autre.
Il parle à celles et ceux qui vivent avec l’autisme, à ceux qui les accompagnent, à ceux qui observent de loin sans toujours comprendre.
Il ne prétend pas tout résoudre. Il propose d’ouvrir, d’élargir, de relier.
J’ai écrit ce livre comme on tend la main.
Pas pour convaincre. Pour éveiller.
Citation proposée :
« C’est un appel à l’humanité. Un appel à construire ensemble.
Que chacun apporte sa brique, aussi modeste soit-elle.
Car c’est ainsi, pas à pas, que l’on surmonte l’insurmontable.
Nous avons besoin de vous. Votre engagement compte. Même le plus discret. »
